L'ECOGOURMANDISE un nouveau concept

Publié le par Les gourmants de Coppet

16/10/2009

JOURNÉE MONDIALE DE L’ALIMENTATION : RÉÉVALUER LES MESSAGES ALIMENTAIRES POUR MIEUX PARTAGER LES RESSOURCES

Durant la  Journée Mondiale de l’Alimentation, le WWF France a demandé au gouvernement Français une totale réévaluation des recommandations officielles en matière de nutrition en fonction des enjeux environnementaux.

Notre alimentation représente 41% de notre empreinte écologique, soit la part la plus importante de l’impact de modes de vie sur l’environnement. Pourtant, le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation reste sourd aux appels du WWF à réévaluer les messages nutritionnels en fonction des enjeux environnementaux et nie le lien entre ces messages et l’état de l’environnement :

- Les recommandations officielles (offre pour la restauration collective et Plan National Nutrition Santé) incitent à manger des protéines animales au moins une à deux fois par jour et stigmatisent l’alimentation végétarienne comme une nourriture marginale (par pauvreté ou convenance personnelle) . Pourtant, de nombreux organismes, tel que l’Ademe avec le Réseau Action Climat, tirent la sonnette d’alarme. La FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) estime les impacts environnementaux liés à l’élevage intensif « si profonds et étendus que la question devrait figurer parmi les principales préoccupations des politiques environnementales ». Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement indique aussi que, si l’on utilisait pour l’alimentation humaine les calories destinées à l’alimentation des animaux élevés pour leur viande, cela couvrirait les besoins caloriques annuels de plus de 3.5 milliards de personnes.

Les repas français moyens représentent l’une des consommations de protéines animales les plus importantes d’Europe. Cette surconsommation est nocive au niveau planétaire comme au niveau individuel (risques d’infarctus, obésité, rhumatismes, cancer du colon-rectum...).

- En outre, les mêmes recommandations officielles demandent que chacun consomme du poisson au moins 2 fois par semaine. S’il est vrai qu’une part de la population française y a peu accès, un Français moyen en consomme 36 kg par an, tandis que seulement 11 kg de produits de la pêche sont disponibles par an et par humain… Partout sur le globe, les populations de poissons sont en chute libre : selon la FAO, 80% des réserves mondiales de poissons sont déjà épuisées, surexploitées ou en passe de l’être.

Outre les problèmes de stockage et de transport de cette alimentation, en repensant la répartition des calories et notre vision très culturelle d’une alimentation basée sur la viande, nous n’aurions pas besoin d’encourager les pêcheurs et agriculteurs à produire toujours plus. Notre seule évaluation nutritionnelle ne peut continuer à creuser les inégalités alimentaires.

Dans le cadre de la sensibilisation à une meilleure nutrition, le WWF demande à ce que soient intégrées des recommandations pour plus de repas à base de protéines végétales. En outre, les préconisations en matière de consommation de poisson doivent être nuancées en fonction des stocks.

Pour que nos enfants puissent continuer à profiter des merveilles gustatives que nous offrent un élevage et une agriculture responsables et de qualité, dans une nature préservée.

Pour en savoir plus :
Le nouvel ouvrage du WWF : « Planète Cuisine, guide de l’écogourmand », Minerva, 2009

Publié dans Articles divers

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